PRINTIVAL BOBY LAPOINTE - PÉZENAS (34) - DU 11 AU 14 AVRIL 2012
Cette année encore, le Printival nous a invités, alors on y est retournés le cœur léger, pour la programmation, mélange réussi entre découvertes et artistes confirmés, l’accueil des Piscénois et la cuisine (le chef cuisine en fonction des artistes programmés, c’est ainsi qu’on a mangé les Western Spaghettis de Mell et le Pamplemousse Mécanique des Fatals Picards).
Boby Lapointe aurait eu 90 ans cette année le 16 avril, il était impossible de ne pas fêter dignement l’évènement. Le festival a commencé en fanfare dès le mercredi avec une création originale Comprend qui peut, un hommage sensible où Evelyne Gallet, Imbert Imbert, Presque Oui, Yéti, Dimoné, Roland Bourbon réinvestissent les textes de Boby, à la lueur de leurs propres créations. Jean Fauque, parolier entre autres d’Alain Bashung et Jo Gilly assuraient la première partie de soirée. Yves Jamait, parrain de l’édition était déjà dans les murs.
Comme les douze précédentes éditions, le Printival a à cœur de permettre la découverte. Tous les midis, le festival a programmé un artiste sur une place médiévale du centre-ville, juste devant le musée dédié à Boby Lapointe : Laurent Malot le jeudi, Guilam le vendredi et la Meute Rieuse, accompagnée d’un Ogre le samedi. Sous les rayons du soleil printanier, au milieu des clameurs du marché tout proche, on s’est laissé bercer par leurs poésies.
Les soirées commencent aussi les trouvailles de Dany et François, les Printi’Découvertes, avec cette année successivement, Clément Bertrand, Iaross, formation de Montpellier et Face à la Mer, avec une nouvelle formation sans Géraldine partie pour une aventure solo. Avec Rose n’roll, album sorti à l’automne dernier, les six filles assument enfin leur côté rock, prennent de l’assurance sur scène et on aime ça.
A peine le temps d’avaler une bière et la soirée continue avec les Printi’soirées. Jeudi Barcella, chanteur intemporel venu défendre un nouvel album Charabia à mi-chemin entre chanson et hip-hop et Yves Jamait se succèdent. Jamait conteur infatigable et généreux fait salle comble. Entre chaque concert, Hervé Lapalud s’amuse à nous faire redécouvrir les chansons et les textes de Boby Lapointe, seul avec sa kora ou accompagné de Jonathan Mathis.
Vendredi ce sont les tours de BatPointG, l’homme accordéon, plus hip hop que musette et les Fatals Picards qu’on ne présente plus. Si BatPointG émerveille la foule autant par son habilité à jongler avec les mots qu’avec un ballon, les Fatals Picards laissent plus songeurs. On les a adorés à l’époque du Pamplemousse Mécanique ou de Picardia Independanzia ; aujourd’hui orphelins d’Ivan, ils peinent à se renouveler.
Enfin samedi les femmes sont à l’honneur. Après Face à la Mer, Mell, charismatique et inspirée propose un vrai set rock où les mots ont toute leur place. Elle s’affranchit même du français, avec une version anglaise hilarante des Bêtises (de Sabine Paturel : on ignore si la personne ayant trouvé la référence a vraiment eu sa nuit d’amour avec la jolie contrebassiste !). Elle laisse ensuite la place à MeliSsmell. On est happés par la force et la justesse de sa voix quand elle laisse son appel Aux armes. Toute à la fois femme-enfant un peu abimée par la vie et militante révoltée, Melismell crie sa rage. Probablement que si elle n’abusait pas tant de ce cri du cœur, elle approcherait la grâce.
Du côté de Printi’mômes, les femmes encore sont mises en avant avec Evelyne Gallet et son spectacle Willawaw, Chansons à moufles et Anaïs Tampère-Lebreton pour un conte musical Drôles de noms.
Entre les spectacles, on a pu profiter de la douceur de vivre de Pézenas pour lire l’Hélicon, le quotidien du Printival rédigé Gérald Garcia et ses compagnons qui croquent toute l’actualité du festival. Ou écouter l’émission Hé Venez les potes enregistrée tous les jours en direct par la Radio Pays d’Hérault où les artistes programmés se sont succédés. Ou visiter l’exposition insolite sur le thème de la marinière à la Maison des Métiers d’Arts!
Laissons à Yves Jamait la conclusion :
« Je ne sais plus combien de fois je suis venu jouer à Pézenas. Mais combien de foie j’y ai laissé ? Hélas….
Je ne savais pas, en y mettant les pieds la première fois que j’y rencontrerais des amis comme Jackie, Sam ou Dany et qu’on se reverrait souvent pour fêter Boby.
Ô, bien sûr à Pézenas mais aussi dans d’autres villes en France où ses chansons nous ont portés… c’est toujours une réunion entre amis qui se termine en verve hypertrophiée aux verbes
partouzeurs. Quand c’est fini, on ne se quitte jamais vraiment, on se retrouvera autour d’une chanson et t’akatakataka t’cuiter !
Il nous reste alors des rires fous et des fous rires et la joie de chanter debout sur Lapointe. Ouille !!! »
Audrey Lavallade
