Le 20 mars avait lieu la troisième édition des « 24 heures du mot » organisés par A Thou Bout d'Chant dans le cadre des Chants de Mars, le grand festival lyonnais de la chanson. 24 artistes ont été invités à y participer et ils ont été répartis en 8 équipes. Dans leur casting les organisateurs, avec une perversité très subtile, ont constitués des assemblages détonants et inattendus. Les équipes disposaient de 24 heures pour composer une chanson et de s'entendre sur une reprise du répertoire de la chanson française. Cette année le thème retenu était celui de l'uchronie. Dans Wikipedia ce terme est explicité de la façon suivante : « L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles ». Chaque équipe devait ensuite respecter une contrainte particulière. L'une d'elle par exemple devait se limiter à utiliser 2 accords dans leur composition ; telle autre se voyait imposer l'intervention d'un kazou dans son instrumentation.
C'est un spectacle tout à fait réjouissant que ces 8 équipes nous ont proposé dans la salle lyonnaise du Marché Gare même s'il était bien sûr difficile d'évaluer dans quelle mesure thème et contraintes ont été respectées strictement par tous les participants. A Thou Bout d'Chant se refusant à introduire une compétition entre les participants, on peut se permettre malgré tout d'attribuer quelques distinctions aux équipes engagées qui, toutes, ont fait preuve d'engagement et de talent dans cette épreuve exigeante.
L'équipe de Kosh et son beatbox, avec Morikan et Hugo Benin, remporte sans concurrence le prix de la meilleur chorégraphie. Nicolas Bacchus, Marie Daviet et Cécile Hercule ont respecté rigoureusement et avec humour la contrainte la plus sévère (3 mots tirés au sort dans Wikipedia à introduire dans leur texte). Le prix Adam et Eve aurait été attribué à l'équipe d'Alexandre Castillon, Hélène Piris, Claire Sabbagh qui ont su tirer partie du thème imposé en remontant à la légende originelle. Le prix de la meilleure reprise aurait récompensé à égalité la Foule sentimentale de Pierrick Vivarès, Claire Salvat et Karimouche ; la Ballade de Jim de Romain Lateltin, Mai 17 et Arno Jouffroy ; Je veux de la lumière de Philémon Cimon par Pomme, Tom Bird et Raphaël Herrerias. La contrainte musicale la plus joyeuse a été respectée avec le kazou de Reno Bistan, Karine Zarka et La Gaminne. Et la plus belle uchronie originale est celle qu'ont proposée Pandore, Marc Chapron et Théo Herrerias.
Lucas Roullet-Marchand et Matthias Bouffay ont animé cette soirée avec humour et réussi une fois de plus à monter un plateau qui démontre la richesse des talents musicaux de la région Auvergne/Rhône Alpes.