Festival Aubercail 26-31 mai 2015
Par Annie Claire
Festival des Mots Dits – AUBERCAIL 2015
Comme chaque année à l'Espace Fraternité, sous le chapiteau du Magic Mirrors, se déroule un festival de chansons et de mots, un festival à l'ambiance toute particulière. C'est la neuvième édition cette année. C'est à la porte de Paris, mais c'est déjà une atmosphère d'ailleurs, détente et chaleur humaine. L'accueil est très sympa, on connaît les bénévoles, et la magie du chapiteau coloré y est pour beaucoup. On s'y rend en bande, ou tout seul, moi j'aime prendre la navette fluviale, c'est un rituel lié à ce festival. En tout cas on n'en repart jamais seul, avec le co-voiturage organisé, on est sûr de revenir avec des potes, ou ceux qui vont le devenir.
Riche programmation cette année encore. C'est Evelyne Gallet qui a ouvert le festival 2015. On ne la voit pas si souvent à Paris, cette artiste qui chante Patrick Font (entre autres). Elle est chaleureuse et ouverte, en plus d'être une chanteuse bien délirante. A sa suite, les Blérots deRavel ont enlevé un bel enterrement de dix-huit ans de concerts. Leur spectacle est de toute beauté, ils ont des déplacements sur scène qui confinent à de la danse. Deux filles, quatre garçons dans le vent, ça dépote du bon son avec eux. Belles chorégraphies endiablées avec les instruments. On va surveiller pour voir s'ils réapparaissent sous une nouvelle formation bientôt.
Coup de chapeau sous le chapiteau le deuxième jour avec Michèle Bernard. Cette chanteuse aussi libre que profonde nous émeut avec ses magnifiques mélodies et son écriture forte. Elle se donne toute entière dans chaque chanson et c'est un bonheur de l'avoir si près de nous. De la voir et de lui parler, car elle est très proche des gens. On sent qu'elle les aime. Vient ensuite la jeune chanteuse échevelée, Chloé Lacan. Chloé Lacan, c'est de l'audace, une superbe voix, un univers à multiples facettes, bref un talent fou. La magie de l'accordéon opère aussi. Sa prestation a été très bien accueillie par le public.
Le troisième jour a vu le triomphe de Sarah Olivier. Cette femme est époustouflante ! Elle représente l'avant-garde de la chanson, sa liberté est immense. Ses compagnons de scène sont aussi fous qu'elle. On a vu le grand Stephen Harrisson brandir sa contrebasse à bout de bras et la tempétueuse Elisabeth Keledjian dans un tailleur très sage se livrer à un jeu de baguettes des plus étonnant. Le chapiteau était en émoi avec ce groupe en mouvement dont les protagonistes restent d'une rare humanité. Viennent ensuite Belle du Berry avec Paris Combo, une femme donc entourée de quatre musiciens. Évidemment, en comparaison, ils sont plus sages et plus classiques, et pourtant ! Leurs morceaux jazzy, folky transportent bien aussi.
La fraternité n'est pas un vain mot pour ce festival où l'on côtoie les artistes et où l'on retrouve de plus en plus d'amis au fur et à mesure que les années passent. Sous le chapiteau, on partage des boissons bio, cidre, bière ou vin, et puis des bonnes tartres salées, des fromages de chèvre et des desserts, on partage surtout de bonnes conversations, et on repart avec son tee-shirt de l'année, sur lequel ces mots de Vassiliu :
Les mots volent de ta bouche comme des bonbons au miel. Même si l'an prochain, le festival n'a pas lieu sous le Magic Mirrors, pour des raisons de stratégie locale, on est sûr qu'on reviendra, où que cela se passe. Bravo Aubercail, ses organisateurs et ses bénévoles.
