LES TRALALA LOVERS
Éponyme
(Les Entêtés Production)
En marge de Tram des Balkans, Vincent Gaffet et Diego Meymarian se retrouvent au sein des Tralala Lovers dont l’objectif est aussi de faire danser. Destinée aux bals folk, leur musique nous invite à un voyage à travers l’Europe. Chantant l’amour et la campagne, le duo se positionne aux antipodes des musiques urbaines pour favoriser les rencontres et, pourquoi pas, les coups de foudre comme c’était le cas lors des fêtes populaires d’antan. Aussi sensibles que dynamiques, les mélodies s’enchainent avec entrain : l’accordéon, le violon, la mandoline et la guimbarde se marient alors avec finesse et originalité. À deux, Les Tralala Lovers incarnent la renaissance du boy’s band à la française et incitent les foules à enflammer le parquet. Mazurkas, valses, cercles circassiens, polkas et bien d’autres danses traditionnelles sont proposées : impossible de ne pas y trouver son plaisir !
www.facebook.com/tralalalovers.bal
Nicolas Claude
LYDIA KÉPINSKI
Premier juin
(Chivi Chivi)
Projet surprenant venu du Canada, du libre Québec plus précisément, Premier juin a le format et le charme de la chanson pop avec des emballements rock’n’roll, révélant au passage une vraie personnalité artistique, vocale et musicale, celle de Lydia Képinski. La demoiselle, au fil de ses huit titres, au chant et à la guitare, développe et impose son univers, entre électrique et effets électroniques. Une chanson enivrante qui donne envie de taper du pied et de dodeliner de la tête, voire de chanter à tue-tête ces paroles faussement naïves aux refrains entêtants. De l’emballement lumineux de Maïa à la mélancolie profonde du titre Belmont, Lydia Képinski joue avec ses émotions et, au passage, avec les autres. Une belle exploratrice des sentiments humains à la touche pop et à l’art rock’n’roll. Une nouvelle révélation de la fourmillante scène québécoise actuelle !
Fabrice Bérard
LA BRIGADE DU KIF
En bas de chez toi
(Chagooprod)
Portant bien son nom, cette formation originaire de Narbonne, a pour mission principale de transmettre son envie de sortir et de se réunir. Fédératrice et pourvue d’une énergie redoutable, La Brigade du Kif associe les styles à vocation festive à travers un ska-rock cuivré et explosif. Avec les femmes et le besoin de s’évader comme inspirations premières, le chanteur à la voix quelque peu rocailleuse nous guide alors sur les chemins de la bohème. Sans se prendre au sérieux, le groupe fait néanmoins preuve de beaucoup d’intelligence et de savoir-faire au niveau de ses compositions aux rythmiques endiablées. Avec du soleil et de la bonne humeur dans chacune des mélodies, En bas de chez toi est un deuxième album indéniablement destiné à la scène et notamment aux festivals d’été. Idéal pour se vider la tête et se dégourdir les jambes dans un état d’esprit toujours positif !
Nicolas Claude
BANCAL CHÉRI
Éponyme
(Printival / Estive)
Trois des plus fines plumes et identités fortes de la chanson célèbrent leur amitié en mode seventies. Nicolas Jules et Dimoné aux guitares électriques. La contrebasse d’Imbert Imbert portée par la batterie folle de Roland Bourbon. Cela donne un projet unique, serpent à trois plumes et quatre voix, où chacun donne à l’autre sa part belle de liberté. Une complicité totale à créer des instrumentations envoûtées et entêtantes. C’est peu de dire que ces électrons-là ont Les épaules pour le rock’n’roll, avec le décalage et le flegme de leurs esprits d’esthètes, l’amour pour le tordu, le « Bancal Chéri ». « Y’a des bouts de maman dans la barbe à papa ». Une ode à Screamin Jay Hawkins, de l’amour virile, « t’es belle quand tu dis non », pour le plaisir de tordre le cou à L’habitude enfin. Un album original à découvrir impérativement sur scène, tant ce casting est une réunion de talents rares et le projet singulier.
Zef Cervantès
ARASH SARKECHIK
Tout ira bien
(Matcha)
Issu de la scène grenobloise, cela fait vingt ans qu’Arash Sarkechik collabore et monte des projets artistiques en groupe (Emzel Café, Pan...). Il était donc temps de le découvrir en version solo. À l’écoute de ce premier album, on est même déçu qu’il n’ait pas tenté l’aventure plus tôt. La réussite est totale. Multiinstrumentiste, poète, joueur de mots, mélodiste de talent et chanteur accompli : tous les ingrédients sont réunis pour faire de ces douze titres une carte postale envoûtante. D’origine iranienne, l’artiste a su mélanger la Perse, l’Occident, ses différents voyages et des styles musicaux variés. Une touche d’Orient et de blues sur des chansons jazzifiées à la sauce électro-world, voilà un sacré cocktail. De multiples musiciens sont venus apporter leur patte et leur style, le tout réalisé par le producteur et oudiste, Smadj. Des textes qui claquent comme un étendard avec cette dose de philosophie et de recul qui font de cet album un hymne.
Mathieu Gatellier
LA GREEN BOX
Éponyme
(LRK Productions)
Alors que La Rue Kétanou fête ses vingt ans, Florent Vintrigner, son accordéoniste, s’est simultanément lancé dans un projet parallèle des plus ambitieux : avec Benoît Laur et Arnaud Viala, ils ont décidé de mettre en musique les textes de Victor Hugo. Présenté ainsi, on envisagerait plutôt une chanson acoustique et épurée résonnant au son de l’accordéon mais ce serait bien trop prévisible pour des artistes d’une telle envergure. En fait, ce sont les machines, le banjo, les guitares, l’harmonica, la batterie et tant d’autres qui s’associent pour lier la chanson, le rock, le folk-blues et l’électro. Sensible, envoûtante et magnétique au même titre que la voix de Florent, la musique captive et nous conduit réellement au coeur d’un road movie littéraire. Alternative originale pour découvrir ou redécouvrir l’un des plus grands dramaturges du dixneuvième siècle, La Green Box est un concept puissant qui respire la liberté.
Nicolas Claude
BERTRAND BETSCH
Tout doux
(Microcultures)
Mélodiste hors pair, apparu au grand public avec le label Lithium, Bertrand Betsch a souvent été assimilé à un courant chanson indie flirtant avec la mélancolie. Aussi tenace que soit cette description, force est de constater sa facilité réductrice. Avec ce onzième album, notre Toulousain d’adoption fait entrer le groove dans son écriture accédant à une nouvelle dimension. Du skank reggae de Ça vaut la peine aux beats trip-hop de Chamaille, l’artisan d’une pop érudite se métamorphose en artiste lumineux. Le tendre Tout doux - et ses vers sublimes : « Aimons ce que nous sommes / Devenons cette personne qui se cache au fond de nous » - et le magnifique Demain toujours - dans lequel les subtils arrangements de cordes de Salomé Perli se disputent à des percussions quasi latines - couronnent un superbe album. Deux classiques qui illuminent un répertoire déjà fourni en pépites.
www.facebook.com/bertrandbetschfanpage
Alex Monville
MANU
Entre deux eaux (vol 1)
(Tekini Records)
Avec cet album-concept, Manu signe une délicieuse et surprenante pochette surprise musicale. Conçu et voulu comme une parenthèse, une respiration à la préparation, en parallèle, d’un prochain album, Entre deux eaux propose à l’auditeur de revisiter, voire de (re)découvrir une partie de la carrière discographique d’Emmanuelle Monet, alias Manu, avec en bonus des titres inédits ainsi que des duos. En douze titres, piochés pour la plupart dans son histoire personnelle, solo ou au sein du groupe Dolly, ainsi que dans celle des autres avec notamment une reprise de Taxi Girl (Je suis déjà parti), cet opus offre une échappée volubile, enregistrée dans une espèce d’urgence salutaire en trois jours, en compagnie de guests de prestige dont Christophe Saunière à la harpe, Damien Jarry au violoncelle... Plaisir des oreilles mais aussi des yeux avec les illustrations de Faustine Ferrer pour ce premier volume des aventures parallèles de Manu.
Fabrice Bérard