Texte Pauline Savatier
Photos : HMWK
« Sémaphore en chanson » - partie 3
14 novembre.
En 2023, Amay Laoni reçoit le prix Coup de cœur des jeunes de l’Agartha lors des « Rencontres Matthieu Côte ». Ces ados de la ville de Cébazat offrent la possibilité à l’artiste québécoise de revenir sur la scène du Sémaphore pour un concert en son nom. Amay, c’est la lumière dont nous avons besoin. Clavier, batterie, voix… et quelle voix ! La chanteuse met sa puissance et son groove au service d’une pop percutante, envoûtante. Elle chante « j’en veux plus qu’assez » et donne bien plus que ça. La jeunesse a toujours raison : coup de cœur partagé !
Vingt-et-une heures. Le public s’échauffe les zygomatiques (pas la voix, elle est perdue d’avance !). « Le B.A.-BA » est un véritable rendez-vous des amoureux de la variété française. L’artiste Jules a concocté trois heures de show avec ses amis Emilie Marsh, Audrey Joumas, Wally et Nino Bonsoir. Pour cette quatrième édition, l’abécédaire continue : M, N, O, P, Q, R. Mitchell, Niagara, Obispo, Polnareff, Renaud seront chantés… Même Aya Nakamura ! Sur scène, ça déménage, avec les excellents musiciens de « Bravo les Mecs » accompagnés de cuivres - aussi bons instrumentistes que danseurs loufoques. Ce spectacle est un médicament qui fait mal aux joues. La claque !
15 Novembre.
Je me réveille avec la voix de Quasimodo, ravie d’avoir choisi la presse écrite plutôt que la radio. Il va falloir s’échauffer avant ce soir.
Hier, le public a prouvé qu’il connaissait toutes les chansons, laissons-lui le micro ! Le Sémaphore a kidnappé les musiciens de « Bravo les mecs » pour un karaoké live. Vingt-et-une heures. Jules est aux commandes, prêt à soutenir vocalement les chanteurs d’un soir. Mais les Auvergnats en ont sous les cordes vocales. Balavoine, Brel, Johnny, Piaf, Queen… Même pas peur et même pas besoin ! Quelles prestances, quelles voix ! La bonne musique est partout si l’on veut bien la mettre en lumière. Chapeau les cébazaires ! Quasimodo et moi, on s’en va prendre quelques cours pour honorer la prochaine édition.
16 et 17 novembre.
Pour ses 25 ans, le Sémaphore a fait très, très fort. Une double ouverture avec Souchon, une double clôture avec Véronique Sanson. Je peux encore sentir frissonner les 640 corps à l’unisson sur les « lalala » Bahia . Car quand Véro se met au piano, le reste du monde sonne faux. Accompagnée de son big band, l’artiste est d’une justesse émotionnelle inégalable. On danse, on pleure, on fait les deux à la fois. Même si la Révérence arrive toujours trop tôt, ma reconnaissance arrive pile à l’heure. Vivre ce festival, c’est un privilège. Merci au Sémaphore d’éclairer toutes les facettes de cette lumineuse boule géante qu’est la chanson française. À l’année prochaine !