Peux-tu te présenter et nous parler de ton expérience de vidéaste ?
J'ai commencé à faire des vidéos au début des années 2000. Je finissais alors mes études d'ethnologie et j'avais des envies de films documentaires. Avec le temps j'ai pris conscience que toutes les images sont documentaires et que je n'avais pas besoin d'un format de films précis pour assouvir ce désir. Les témoignages vidéos sur les musiciens à travers le temps en sont la preuve ! Pour moi, un vidéoclip ou une captation de spectacle sont des films qui racontent une époque à travers les choix esthétiques et techniques qu'on y rencontre. Mes premières captations multi-caméra de spectacles ont eu lieu en 2012. Elles m'ont amené à collaborer avec des festivals, des musiciens, des compagnies de danse... En 2015 j'ai ressenti le besoin d'aiguiser mes compétences techniques et narratives. J'ai alors passé la certification de monteur audiovisuel et suivi des stages de réalisation multicaméra à l'INA. Sorti de là, je me suis attelé à créer une régie audiovisuelle « home made » qui me permet d'être mobile et de répondre à de nombreux types de demande. Voilà où j'en suis aujourd'hui. C'est un mélange d'audiovisuel traditionnel et de « geekeries » informatiques au service du spectacle vivant et de l'évènementiel.
Tu lances ta boite de production, le but est de faire du live et des clips… pour cela, il y a de bons moyens techniques, peux-tu nous en parler ?
Je pense, avant toute chose, que la réussite d'un projet passe par la réussite d'une rencontre humaine. Un projet se discute avant de se chiffrer en matériel. Ce qui est intéressant c'est d'inventer des façons de faire des images. À partir de là, la technique n'est plus qu'un outil. D'une façon générale, je ne suis pas pour une surenchère technique. Ce n'est pas cela qui fait un bon film. Faire un film, c'est défendre une idée et donner vie à une esthétique. L'intention doit être partout. Ce travail s'opère en équipe à travers la discussion et les références que chacun porte. Pour les captations multicaméra ce que j'aime c'est la sensibilité, le mouvement et la réaction. Et pour cela nous avons besoin de cadreurs derrière les caméras. C'est eux qui nous permettent de vibrer, c'est eux qui nous donnent à voir. Bref, je n'aime pas la vidéo-surveillance de supermarché avec un type qui contrôle seul 80 caméras !
Es-tu ouvert à toutes les esthétiques musicales ?
Absolument ! Je pense que la création doit revêtir les formes les plus diverses. À titre personnel j'ai mes préférences mais je suis toujours curieux et enclin à donner du sens à toutes formes musicales. Et puis Fakarava Prod c'est aussi une équipe hétéroclite. La discussion entre tous les acteurs de cette entité est de mise. Il y a toujours quelqu'un pour éclairer la situation de son point de vue. Au sein de l'équipe, tous les courants musicaux sont écoutés et appréciés.
D’ou vient le nom Fakarava ?
Avant d'être le nom d'une entreprise, Fakarava Prod est un nom de marque que j'ai créé avec mon acolyte Roddy Cunningham avec qui j'ai beaucoup travaillé. Alors que nous étions à la recherche d'un nom qui nous représenterait (et qui n'était pas déjà pris !) nous nous sommes demandé quel était l'endroit au monde dont la simple évocation nous faisait rêver. Roddy a dit : Fakarava ! Je n'avais jamais entendu parler de cet endroit. Alors, il m'a raconté son expérience avec Fakarava et j'ai aimé la sonorité du mot. C'est comme cela que c'est parti ! Comme j'aime le teasing, je laisse les lecteurs aller voir où cela se trouve... Vous ne serez pas déçu !
Pourquoi choisir le poisson comme logo ?
Au début j'aimais l'idée de s'appeler Red fish où quelque chose comme ça. Mais évidemment, le nom était déjà pris. Le nom « Fakarava Prod » a redonné tout son sens à cette idée. Cette image du poisson rouge est un peu la traduction parisienne de Fakarava. Et puis, on souhaitait un visuel décalé avec l'activité car les logos de boites de productions audiovisuelles se veulent souvent modernes et finalement vieillissent mal. Donc, là, grâce au talent de la graphiste Britta Kussin, on a réussi à aboutir à ce petit personnage naïf et sympathique dans un léger esprit BD. Et cela nous convenait bien !
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En ce qui concerne les vidéoclips : Sortie très prochainement du clip Memory de Kirane / Sortie très prochainement du clip "Y'a quelqu'un qui t'aime" de Singe / Travail sur le clip d'un des titres de l'album à venir de Emmanuelle Cadoret.
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